1. |
Anatole
02:32
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Anatole n'a plus peur lorsqu'il s'agit de Paul
Il défendrait sa cloison nasale avec n'importe quelle casserole
Saisit dans ses poings que dalle peut devenir une lame
S'il le fallait il construirait ses propre flamme
Au sommet de ses genoux et encore au dessus des cuisses
Et tout le reste dressé en amour comme aux rixes
Quand il s'agit d'amis y'a pas de mauvaise douleurs
Mais quelques insomnies verres de whisky gouttes de sueur
Tomber pour une belle gueule c'est pas le même supplice
Morphée jalouse verre de vodka joues qui glissent
Puis le coltard ça retire pas les épines du cœur
Comme il dit Anatole qu'à rarement eu tort pour l'heure
Anatole garde toujours une épaule de libre pour Paul
Et quatre bouteilles de bière de quoi faire trembler les sols
Sortir la tête de son corps pour une décapitation amicale
En guise de consolation puis ça fait tomber les futals
Pour se baigner dans de grandes flaques d'eau salée
Quitter la ville et le port à bord d'un grand voilier
Adieu la friterie adieu à tous ses habitués
Amis de longue date nous partons chercher d'autres idées
De quoi se reconquérir le crâne mieux qu'un caf-cal' de dix heure
De quoi égorger le cafard à coup de rames et de bon cœur
Mattez donc notre beau galion à la recherche du Nouveau Monde
Même si on espère pas trop vite ça sent l'humeur vagabonde
Anatole, Paul et les autres se sont assis sur leur trêve et leurs bagages
Sans quitter des yeux les résidus de coquillages
Les doigts encore graisseux de cornets de frites citadins
Pour pas se laisser tomber iels s'empoignent fort les mains
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2. |
Je n'en veut à personne
02:09
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L’amour a plein d’odeurs
Quand mon crâne joue les planeurs
Le caramel brûlé
Et le maquillage mêlé à la sueur
L’amour a plein d’odeurs
Comme le répète si sagement le moteur
Sachant garder les idées claires
En pleine surchauffe au bord de la mer
Et les mouettes tout en haut des girouettes
Scrutent les égouts quand je fonce dans le garde-fou...
Mais je n’en veux à personne
Puisque je préfère en rire
Rien n’est grave si les voyants déconnent
ça ne peut être que le pire (qui n'arrive jamais seul)
A travers le pare-brise
La vitrine du monde est exquise
Les mannequins bousculés sans cesse
Par mon attrait à la vitesse
Les quais m’attendrissent et la Lune est belle
Comme un Soleil d’élevage gavé au miel
Le bonheur c’est foie gras de l’amour
Y’a pas de quoi se faire de fourrure et ça laisse l’estomac lourd
Vitres cassées à toutes les portières
Je me réchauffe au jerrican posé sur la banquette arrière
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3. |
Lézards
03:11
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Voilà trois jours trois jours et trois nuits
Que chaque matin mon ami mon frère mon colocataire
S'enferme à double tour dans la salle de bain
Dès que la Lune se barre
Il crache des lézards
Qu'en penseraient les médecins ?
Qu'osculter à la nuit tombée ?
Que prescrire ?
Oh ! Dites-moi docteur il est déjà tard
Dites-moi qu'il ne fait que cracher des lézards
Si c'est à cause du jour qui se lève
Qu'à cela ne tienne
Je retiendrais la nuit pour lui
Que le Soleil s'occupe à gercer d'autres lèvres
Les nôtres
On les éclaire à la lanterne
à la luciole captive
Et quand on ira voir la mer
soigner nos bronches au grand air
on s'habituera
c'est juste l'obscurité
pour qu'on esquive les crabe
pendant que la Lune sèche nos pieds
Et tous les sentiments qu'on laisse étendus sur un tancarville
Quand on plonge pour la dernière fois dans l'eau de la cité balnéaire
nos genoux esquintés sur la roche ou sur le dos d'un bigorneau
ça s’effrite ça s'effiloche ça recrache les lézards qu'on pensait avoir digérer dix ans plus tôt
Car c'est bien de ça qu'il s'agit
Quand mon ami mon frère mon colocataire
s'enferme tous les matins
à double tour dans la salle de bain
qu'il refuse de sortir
qu'à travers la serrure il murmure
la main gauche en compresse contre une cerne égratignée
qu'un banc de requins rôde autour de l'immeuble
qu'il s'est vu pousser son dernier soupir
Déjà en rentrant du night shop il s'était pris des ronces juste à côté de l’œil
il les avait vu venir mais pensait s'en tirer
pensait à l'avenir
et si les épines l'avaient pas griffer
il aurait penser au reste
Oh c'était moins une
à deux doigts de déchirer sa veste
pour mieux respirer.
C'est qu'il fait chaud ici
la mer déborde alors
je plonge vers le rez-de-chaussée vérifier la boîte aux lettres
les jours se rallongent alors
j'obstrue les fenêtre
et l'on ne sort plus que la nuit
tant pis
nos ombres s'empilent quand même
même s'il y a des nuages
reste l'éclairage urbain
plutôt que rougir au Soleil
on attend minuit pour un bain
dehors la mer déborde alors
plus besoin d'aller loin pour
nettoyer nos bronches à l'air salin.
Voilà trois jours trois jours et trois nuits
dès que la Lune se barre
mon ami mon frère mon colocataire
crache des lézards
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4. |
Vicky et Moi
03:08
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Je veux pas faire l'amour
Nan j'veux pas
Pas cette fois ni la prochaine
Sans regret j'passe mon tour
J'ai des tas de chansons à finir
Le grille-pain s'est flingué hier
Comment je vais faire ?
Demain le pain sera sec
Demain
C'est lundi
Le lundi y'a rien d'ouvert
Vicky dit remercie pas la pluie
Elle est pas là pour toi
Elle n'est là que pour dégoûter les assoiffés qu'ont jamais vu la mer
Et qui savent pas quoi faire
De leur été
Vicky dit tu devrais dormir
Dire que je l'aime en secret
Vicky dit tu devrais dormir tu penses tout haut
Quand t'es fatigué
Le sommier s'est flingué hier
La tête s'y perd
à errer pas que dans l'oreiller
Mais ça devrait le faire
Le matelas par terre
Je veux pas dormir nan je veux pas
Peur de pas y arriver
Puis des tas de chansons à finir
Vicky plonge sa main dans un cornet
Et une frite dans la sauce algérienne
Je sens déjà les caresses
Me monter à la tête
Il en reste pas tant que ça faut pas gâcher
Vicky plonge ses souvenirs dans du formol
Et ses yeux dans ma gueule
Vicky rejoue sa journée d'hier
Souffle et s'offre une gorgée d'air
Comme si c'était la dernière
Comme si ça pesait sur ses paupières
Ouais, ouais ouais ouais
Vicky et moi c'est pas que de l'amour
C'est aussi des coups fumeux
Puis des carences flanqués dans du velours
Côtelé
Quand vient l 'hiver
Et qu'il reste rien d'autre à faire
Si ce n'est se soigner ou se racler la gorge
Remet les cintres à leur place
Règle un peu mieux les basses
Faut pas que le son soit criard
Faut pas que les fringues propres trainent
Nan faut pas que les fringues propres trainent !
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5. |
Voyages
03:29
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Y'a des voyages qui déchirent le cœur
Qui laissent un goût de terre et d'herbe sèche dans la bouche
Tant que c'est posé sur la langue on savoure mais
Au premier impact
Au premier bruit sourd
On recrache tout sans se rappeler comment rejoindre le chemin du retour.
Y'a des voyages qui tachent des chemises tropicales déboutonnées
Y'a des voyages qui transpercent le torse dénudé d'une rencontre décisive
Au bord de la piscine sans propriétaire
Le carrelage heurte les incisives
N'importe quel outil de jardinage fera l'affaire
Pour dégommer des molaires
Y'a des voyages qu'on entame sans s'en rendre compte
Y'a des voyages qu'on entame sans n'avoir rien planifier
Sans savoir où atterrir
Quel camionneur voudra bien nous conduire
Loin des flingues à nos trousses
Loin des fafs décérébrés
Trajectoire plein d'escales
Panne d'essence
Mauvais quart d'heure interminable sur la bande d’arrêt d'urgence
Trajectoire déviée
Raccourcis à l'arrache
A pieds joints dans le paysage de carte postale depuis le train en marche
Y'a des voyages qui se croisent à l’orée d'une station service
Autour d'une machine à café et de produits locaux
Cerné par les journaux où commence à paraître ta photo
Sur le bitume caniculaire
Covoiturage offert
en échange pas de balle dans la cuisse
Du soda, des barres chocolatées, un flingue et des chips
Y'a des voyages qu'on suspend le temps de voir la mer
D'y souffler d'y vérifier qu'on a toujours l'appel du large facile
Une chambre à l'Hôtel Du Port
S'y raser les veuchs
S'y redessiner les sourcils
Y'a des voyages qui déchirent le cœur
Où l'amour fait bouillir un sang glacé
Où les veines frôlent le choc thermique à toute heure
Où sur la peau s'écoule la pluie et la sueur
La suie et la peur
Où les souvenirs se déroulent
Rythmés par des tempes battantes
La pluie et la sueur
La suie et la peur
Profiter de l'orage tempe battantes
Tenter d'esquiver le carnage quand les gâchettes s'impatientent
Y'a des voyages où l'on rêve juste de rentrer au bercail
L'avant-bras fracturé l'arcade ouverte
La main pour colmater l'épaule puis l'estomac qui tiraille
Ouais
Y'a des voyages où l'on veut juste rentrer au bercail
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6. |
L'appartement
03:15
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Comme la table est pleine de papier calciné
Je vais tout faire glisser par terre
Tant pis pour mon bras encore trempé
Je suis pas né de la dernière douche
Il faut bien parfois que l’hygiène perde la bataille
Sans ça je connaîtrais pas tant de mouches
Et y’aurait personne pour butiner les restes de vieilles graille
Comme le sol est couvert de cendre humidifiée
A la surface de la flotte je vais tout faire dériver
Jusque sous le canapé
Les vapeurs du lagon m’invoquant le souvenir de mille et cent douceurs
Principalement culinaire toujours à base de beurre
Je fais tenir les paupières au possible
Et quand vient la salive tout pourrait être comestible
De travers en travers le vis à vis les voisins me regardent
Les saluant de la main gauche
Qu’un cloporte grimpe
En face les visages se fardent
De grimace étonnantes exagérée
Comme pour montrer comment leurs muscles faciaux peuvent être performants
Et c’est clair qu’y’a de quoi se forger une carrière dans l’expression du dégoût et de l’étonnement
Encore un cafard perdu dans un ours en guimauve enrobé de chocolat
T’façons les confiseries ça fait mal aux dents
ça fait des trucs dans la bouche
Qu’on voit rarement au cinéma
Peu à peu inondé d’une substance semi-aqueuse frémissante boueuse peuplée d’une faune décadente
J’y laisse infuser mes nerfs comme un dernier espoir de faire naître une saveur quelque part
Comme mon corps est couvert de poissons d’argent affamé
Rassurant de le savoir dépourvu de graisse et sa chaire maladroitement assaisonné
ça sera un plaisir pour personne le goût de charbon aux hormones
N’être pour un cannibale que le dernier recours frugal m'apaise
Je me réchauffe à la lueur des braises
Où jadis gisaient les polar et les tranche-spleen de Paul Eluard
De travers en travers le vis à vis
Les voisins me regarde pas
D’un air attendri
On sent leurs cœurs qui paniquent et le sang qui s’agite dans les veines
On sent que le temps se dilate comme s’il retirait ses bas de laine
Les regards noirs ont la gâchette facile
Dans ce quartier réputé sage
Les judas se portent en monocle
ça arrondit la crasse incrustée sur les visages
Comme le gaz envahit la pièce
Que mon cerveau peine à s’oxygéner
Et qu’il me reste une allumette
C’est peut-être que je vrille mais
Il me vient une idée
Je vais faire bouillir de l’eau voir si elle capable de disparaître plus que moi
Qui rira bien rira
Qui périra n’aura qu’un rire
Pour finir et
S’en ira
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Excellento Rennes, France
Rock francophone à base de riffs ravageurs, cascades et cornets de frites à la sauce surréaliste.
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